Vins bio, vins en biodynamie et vins nature : les différences
Bio, en biodynamie ou nature, c’est d’abord une démarche… et des contraintes !
Sur 150.000 producteurs de vins en France, environ 1,5% accepte des contraintes supplémentaires pour élaborer leurs vins. Celles-ci touchent essentiellement à l’utilisation ou non d’une liste de produits dans la vigne pour obtenir un raisin sain. Elles sont définies dans des cahiers des charges écrits par différents organismes. Certifiés annuellement, les vignerons ont le droit d’ajouter sur leurs bouteilles un label (ex. logo AB) ou une marque (ex. Demeter ou Nature & Progrès). On parle alors de Vins Bio, de Vins en Biodynamie ou encore de Vins Nature ou Naturels.
Le vin n’existe évidemment pas naturellement dans la nature… Il est d'abord le fruit du travail de l'Homme (c’est écrit en toutes lettres dans les Evangiles). L’Homme fait pousser du raisin. Puis il le transforme cette matière première en une boisson qui, s’il le laisse totalement libre, se transformera assez rapidement en vinaigre. Mais il y a travail et travail, et là, les différences entre les différentes approches viticoles et vinicoles peuvent être importantes.
Afin de ne plus confondre vin bio, vin en biodynamie et vin nature, voici les principales différences à retenir entre ces trois approches :
VIN BIOLOGIQUE
Le vin biologique est réglementé par un cahier des charges européen. Il garantit qu'aucun produit chimique n'a été utilisé pour traiter les vignes. Et qu'aucun herbicide n'a été répandu pour se débarrasser de l'herbe, ce qui impose de travailler de manière mécanique. Pour la fertilisation, seuls les produits naturels sont autorisés, comme par exemple le fumier de bergerie composté.
VIN EN BIODYNAMIE
Pour le vin en biodynamie, il n'y a pas à ce jour de règlement européen. Deux organismes certificateurs importants régissent la production de ces vins en biodynamie : Demeter et Biodyvin. Ils demandent tous les deux que les vins soient préalablement en agriculture biologique. La biodynamie est basée sur les écrits du philosophe autrichien Rudolf Steiner (1861-1925). Les vignerons en biodynamie utilisent des préparations qui favorisent la biodiversité dans le vignoble. Le calendrier lunaire, les astres et leurs mouvements sont également importants pour eux. Cette philosophie et ces méthodes représentent en pratique une étape supérieure vis-à-vis de l'agriculture biologique pure.
VIN NATURE OU VIN METHODE NATURE
Principes : on appellera vin nature, un vin issu de raisins de l’agriculture biologique ou biodynamique, vinifié le plus naturellement possible. Le vigneron accompagne le vin. Outre l’utilisation des levures indigènes (propres aux raisins et à son environnement), le vigneron intervient très peu. Pas de chaptalisation, pas d’acidification et pas ou peu d’utilisation de SO2. Les vins nature pourront aussi être appelé « vins sans soufre » quand le vigneron n’aura ajouté aucun sulfite. Là aussi, les vins nature (ou naturel) ont une convention. Selon l’Association des Vins Nature, dont nous sommes adhérents, voici la définition du Vin Nature. « Le raisin sain, cueilli sur une vigne en cohérence avec la nature, donne un jus qui, en fermentant, devient un vin nature. Dans l’idéal, l’homme n’intervient pas, il l’accompagne… Par éthique il dit ce qu’il fait, et il fait ce qu’il dit ».
Le “Syndicat de défense des Vins Nature’l' : lancé fin 2019, cet organisme privé propose un label certificateur ayant pour dénominatiuon “Vin Méthode Nature”. Les vins nature ont donc enfin une définition et un label, officiellement validés par les services des fraudes (DGCCRF) en mars 2020.
Mission du syndicat : fédérer une large communauté autour des valeurs et des principes d’élaboration et de diffusion du « Vin méthode Nature ». Valeurs = artisanat, transparence, indépendance, dimension sociale
Ses objectifs opérationnels :
- Défendre le vin nature et ses membres auprès des institutions publiques et organisations.
- Communiquer sur la charte d’engagement et le logo « Vin méthode Nature ».
- Faire vivre une communauté (vigneron, professionnel du vin, consommateur) autour du vin nature.
Sa charte d’engagement : 12 points à respecter par le vigneron pour faire des vins nature.
- 100 % des raisins (de toutes origines : AOP, Vin de France, etc) destinés à un vin qui se revendique « Vin méthode nature » se doivent d’être issus d’une agriculture biologique engagée et certifiée (Nature & Progrès, AB, ou 2e année de conversion AB à minima).
- Les vendanges sont manuelles.
- Les vins biologiques sont vinifiés uniquement avec des levures indigènes.
- Aucun intrant n’est ajouté.
- Aucune action de modification volontaire de la constitution du raisin n’est autorisée.
- Aucun recours aux techniques physiques brutales et traumatisantes (osmose inverse, filtrations, filtration tangentielle, flash pasteurisation, thermovinification…) n’est permis.
- Aucun sulfite n’est ajouté avant et lors des fermentations, ni dans les pieds de cuve. (possibilité d’ajustement - de l’ordre de : SO2 < 30 mg/l H2SO4 total, quels que soient la couleur et le type de vin - avant la mise ; obligation d’information d’adjonction de sulfites, mentionnée sur l’étiquette via un logo dédié.)
- Lors d’un « salon des Vins méthode nature » les vignerons comme les organisateurs s’engagent à présenter la charte à côté des bouteilles. Les cavistes indépendants sont encouragés à faire de même, dans la mesure du possible, au sein de leur établissement.
- Utilisation d’un des logos VMN d’identification (2 versions possibles : sans aucun sulfite / infér. à 30 mg/l).
- L’engagement se fera lors de la mise en « commercialisation » par une « déclaration sur l’honneur », faisant suite à l’avis du bureau du Syndicat. Il sera demandé chaque année pour chaque cuvée (lot clairement identifié).
- Les cuvées non « Vins méthode nature » doivent être clairement identifiables (étiquetage différencié) chez les signataires.
- Les signataires s’engageront en leur nom propre et toutes les informations demandées seront mises en ligne.
Les procédures de contrôle des vins nature :
- Contrôle aléatoire (cuvée et calendrier) : 1 % par an.
- Contrôle et prélèvement sur site réalisé par un organisme certificateur.
- Réalisation d’analyses sur les cuvées engagées (sulfite, résidus de pesticides de synthèse…).
- Mise à disposition par le vigneron de tous les documents de traçabilité du vin (cahier de cave).
- Contrôle et analyses à la charge du Syndicat.