La story : virée dans la Loire, 2ème mi-temps !
Mardi 19 mai, départ 8H30 de Nantes. Il fait beau, cette journée s’annonce bien !
Je passe chercher Aymeric, de l’équipe Petites Caves, qui m’attend au bord d’un des nombreux ronds-points nantais.
Aujourd’hui nous partons à Saint-Aubin de Ligné, en Anjou, pour aller rendre visite, dans un premier temps, à la famille Carsin, au domaine Terre de l’Elu. Sur la route, nous nous arrêtons chez Guillaume qui nous accompagne pour la journée. Un petit café salvateur et on taille la route.
Il fait de plus en plus chaud alors que nous approchons de Saint-Aubin de Ligné. Il faut appeler Thomas Carsin, le boss du domaine, pour savoir où le rejoindre. Il est 10 heures. Rendez-vous directement au chai. Chouette !
Domaine Terre de l’Elu
En arrivant nous sommes accueillis dans la cour par un petit chien qui aboie pour prévenir de l’arrivée de visiteurs. Thomas vient nous saluer et nous embarque dans ses vignes, sur la parcelle de l’Aiglerie. Avant de monter dans son camion, nous mangeons quelques cerises de son jardin gentiment proposées.
En arrivant à la parcelle, ça commence à cogner. Les « jeunes » ébourgeonnent dans la bonne humeur. Après deux ou trois blagues avec eux, le vigneron nous explique comment ébourgeonner et pourquoi ç’est important. « On continue le travail commencé avec la taille, on oriente la vigne, on choisit les meilleurs bourgeons en enlevant l’excédent pour que la vigne respire ». Bref, encore un moment-clef dans le cycle végétatif de la vigne.
Aymeric sort ensuite son drone pour prendre quelques vidéos et photos des vignes des Carsin. Nous sommes tous les trois autour du pilote, excités tels des gamins.
Après cet intermède, nous retournons au chai pour passer aux choses sérieuses : la dégust’ !
Il est 11h30 et là, ça cogne vraiment dehors. Nous pensons aux ébourgeonneurs et rentrons volontiers dans le chai se rafraîchir. La fameuse douceur angevine version réchauffement climatique… Charlotte, la femme de Thomas, vient nous rejoindre pour partager ce moment. Nous nous installons autour d’une table, debout, entourés d’amphores en grès de différentes tailles. Quel beau décor !
Nous commençons par les blancs 2019 qui ne sont pas encore en bouteille mais qui déjà goûtent très bien ! Nous nous attardons ensuite sur une cuve. Du chenin de 2018, ça nous plaît bien et nous donne des idées, nous les hommes de Petites Caves. Pourquoi ne pas faire une cuvée exclusive ?! Affaire à suivre…
Ensuite vinrent les rouges, toujours dans la finesse, que ce soit les cabernet, les grolleau ou les pinot d’Aunis. Les vins sont droits, nets et sur le fruit. Facile de déguster dans ces conditions !
Après un bon moment d’échange et de partage, il est temps pour nous de continuer nos pérégrinations. Nous sortons du chai. Dehors les ébourgeonneurs sont en train de « manger au soleil », l’ambiance est bonne, champêtre. C’est agréable.
Avant de quitter les Carsin, Guillaume passe à la cave acheter une quarantaine de bouteilles que nous mettons ensuite dans le coffre de la voiture. Nous remercions le domaine Terre de l’Elu et leur disons à bientôt.
Il est 12h30, il fait chaud, et nous avons faim ! Pour y remédier, nous prenons la route direction Epiré chercher de généreux repas à emporter (Covid oblige ) au restaurant « A table chez Mili ». Une fois les mets récupérés, direction les bords de Loire non loin pour casser la croute, à la bonne franquette. En plein cagnard, nous nous délectons du paysage carte postale tout en mangeant notre délicieux repas accompagné d’une bouteille de Pinot d’Aunis « Espérance» 2018 du domaine Terre de l’Elu. On est au top, bien que le Breton que je suis commença à souffrir un peu du soleil !
Domaine Petite Sœur
Après cette parenthèse fluviale, nous reprenons la route pour nous rendre chez Adrien de Mello au domaine Petite Sœur, également à Saint-Aubin de Ligné. En arrivant, Adrien nous attend, clope au bec, devant la cuverie du Château de la Genaiserie où il vinifie. Le gars semble bien dans ses bottes, franc et serein. Nous prenons de ses nouvelles : « Tout est à l’arrêt, les palettes sont stockées dans le chai en attendant que ça reparte. C’est sûr ce n’est pas le top niveau trésorerie mais je ne suis pas le plus à plaindre ; et puis on a tellement de choses à faire, pas le temps de gamberger ni de s’ennuyer ! ».
Il finit sa roulée-main et nous invite dans le chai. Arrivés à l’intérieur, tac, 4 verres, un chacun. Logique. Nous commençons avec le blanc du domaine, Globule Blanc 19 (100% chenin), c’est tendu, ça réveille ! Au poil. Puis nous goûtons le 2018, légèrement perlant avec une bouche franche et tonique sur les agrumes. Puis viennent le tour de 2 ou 3 rouges ; c’est vraiment maitrisé, les vins sont purs et ne manquent pas de mâche. Adrien de Mello nous précise que savoir ce qu’on veut et surtout comment le faire prend toujours du temps. La nature n’est pas mathématique, il faut la comprendre, l’accompagner. Pour finir il nous fait goûter une cuvée exclusive « Coumou », des jus de presse de cabernet sauvignon. Qu’est-ce que c’est bon, on n’a pas envie de recracher… Nous souhaitons en acheter aussi, mais ce n’est pas possible. Arrrf !
On aurait pu passer des heures au frais, dans ce joli chai, mais toute bonne chose a une fin et Adrien doit aller chercher sa fille. « A très vite, les gars ! »
On fait crisser les pneus en partant, il ne faut pas trop trainer, il y a du vin dans le coffre ! Nous déposons Guillaume et ses précieuses quilles chez lui sur la route puis direction Nantes.
Domaine Le Raisin à Plumes
Avant de rentrer nous passons voir Jacques Février (Domaine Le Raisin à Plume) à Oudon dans les coteaux d’Ancenis. C’est la première fois que nous venons lui rendre visite et je ne vous cache pas que nous avons un peu galéré pour trouver le chai… Mais il y a des indices qui ne trompent pas : un gros tonneau de dégustation et des cadavres de bouteilles de vin devant une porte en ferraille, c’est bien ici ! En arrivant Jacques n’est pas là, mais il ne doit plus tarder. En patientant, nous observons discrètement le voisin d’en face, allongé sous son camion pour le réparer. Il râle beaucoup, ça n’a pas l’air d’une mince affaire. Nous sourions malgré nous.
Jacques Février arrive à bord de sa Logan Pickup peu de temps après. Je lui fais des compliments au sujet de son véhicule et il me répond que beaucoup de gens l’envient.
C’est quelqu’un de calme, posé, qui s’intéresse aux autres, ça saute aux yeux. Il nous pose pas mal de questions tout en ouvrant des bouteilles. Nous sommes posés au bord de cette route de campagne, accoudés au tonneau de dégustation, avec en fond les râlements du voisin. Une bonne atmosphère en somme.
Quant aux vins et bien, ce sont des purs jus, que voulez-vous ! C’est maitrisé, aussi bien en blancs qu’en rouges avec une mention spéciale pour le pinot gris de macération (12 jours de macération), un vrai délice !
Après une bonne heure à discuter tout en dégustant, il est temps pour nous de rentrer, il est 19h. En partant, nous suivons Jacques au volant de son bolide, il fuse, puis nous nous arrêtons sur ses parcelles. Les vignes sont belles, vivaces, sur des coteaux surplombant la Loire. Ceci explique certainement cela...
Après nous avoir expliqué comment rentrer à Nantes sans prendre l’autoroute, nous quittons Jacques à un croisement. « Salut ! ». Une journée magnifique, mais épuisante. Et que de belles sensations !